06 - TONNELIER

Un métier relativement noble, et surtout mal connu. L’apprentissage était très long. Les normes de fabrication variaient selon les provinces (approximativement, les régions d'aujourd’hui).

Encore de nos jours, pour la même appellation, nous trouvons des capacités variables selon les régions.

La contenance des tonneaux reste toujours dans la tradition des fabrications de chaque province : • ainsi, la feuillette est un tonneau de 105 litres à Macon et sa contenance est de 134 litres à Paris.
• la demi-barrique varie de 100 à 180 litres selon les régions.
• le demi-muid contient 297 litres en Bourgogne et 550 litres en Provence.
• le demi-queue correspond à 180 litres dans la Marne, à 210 litres à Paris et à 236 litres en Anjou, etc.

Chaque planche de tonneau s’appelle une douelle : l’ensemble des douelles assemblées sous les cerclages donnera la forme bombée du tonneau.

Chaque douelle est une planche plate au départ : elle est travaillée grâce à la colombe : cet outil qui ressemble à une grande varlope à l’envers positionnée sur 3 pieds.

L’assemblage des douelles s’effectue grâce à un batissoir, muni d'une corde qui permet de maintenir les douelles assemblées donnant ainsi la future forme du tonneau.

Après le maintien par un premier cerclage de l’ensemble des douelles, il est important de créer un grand écart de température entre la face intérieure des douelles et la face extérieure.

A l’intérieur, sera installé un brasero avec un feu très actif : à l’extérieur, les douelles seront mouillées régulièrement, afin de pouvoir assouplir progressivement le bois et parvenir à une forme bombée.

L’utilisation du batissoir va assurer un serrage progressif des douelles, que les cerclages vont maintenir définitivement. Enfin, les fonds, après des travaux délicats et particulièrement astucieux, seront posés dans la même qualité de bois.

La plupart des tonneaux sont fabriqués en chêne, parfois avec d’autres variétés (châtaignier, etc.) pour effectuer des tonneaux moins coûteux pour les vins ordinaires.

Dans l’atelier du tonnelier, vous pouvez remarquer un tonneau d'aspect particulier : forme étroite, c’est à dire environ 80 cm de haut pour seulement 30 cm de large dans la partie la plus bombée. Il s’agit là d’un tonneau utilisé au début du siècle dernier, période pendant laquelle la contrebande d’alcool était relativement fréquente, notamment en Normandie avec le calvados.
La livraison des tonneaux s’effectuait avec des attelages utilisant de très gros chariots.

Ce tonneau de contrebande, destiné à la vente illicite, était positionné sous le siège du cocher : ainsi, en cas de contrôle lors de la livraison, il y avait vérification du chargement sur le plateau du chariot et non pas sous le siège du cocher, ce dernier restant assis sous prétexte de bien maintenir ses chevaux à l’arrêt.

 

 

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